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À Broadway, les grands spectacles sont de retour, après un an et demi de fermeture. Une grande partie de la magie de Broadway repose sur des travailleurs souvent peu reconnus : les costumiers. Des maisons qui existent depuis des décennies et qui ont été durement frappées par la crise sanitaire De notre correspondante à New York, Depuis quelques semaines, dans l’atelier Parsons and Meares, les machines à coudre ont repris leur vrombissement frénétique. Avec la grande réouverture de Broadway, les costumiers croulent sous les commandes. « En ce moment, on travaille sur Hamilton, le Roi Lion, Wicked et on vient tout juste de terminer tous les costumes en satin de "Moulin Rouge". » Parsons and Meares est l'un des quelque cinquante ateliers new-yorkais qui fournissent des costumes pour Broadway, la télévision et le cinéma. Sally-Ann Parsons se réjouit de cette reprise d’activité après la pause due à la crise sanitaire : « On avait fait les derniers essayages de Moulin Rouge, et puis Broadway a fermé le lendemain, le 12 mars. On pensait rester chez nous deux semaines, ça a duré 18 mois ! » Durant cette fermeture, l’atelier de costumes s’était tourné vers la fabrication de masques et de tenues de protection contre le Covid. Une façon de s’assurer un petit revenu. Aujourd’hui, le satin, le cuir, les perles et la soie sont donc de retour. Sally-Ann Parsons, dont l’atelier est le seul à avoir reçu un Tony Award, la prestigieuse récompense des productions de Broadway, est fière de participer à la magie des spectacles. Ici, tout est fait à la main. « Ici, par exemple, nous avons un des corsets pour la petite Nala du Roi Lion. Toutes les perles que vous voyez sur le côté sont enfilées une à une puis cousues au corset. » La réalisation de ce costume a pris 226 heures. Et pour un tel travail, il faut forcément de la passion : « Pour moi, c’est le rêve. Le Roi Lion est le spectacle qui m’a donné envie de faire ce métier. Et le fait que maintenant j’ai la possibilité de travailler dessus, c’est totalement fou ! L’autre jour, on a pu assister à la répétition générale et voir tous nos costumes à nouveau sur scène, c’était très émouvant. » Et c’est justement pour faire connaître leur savoir-faire et tout le travail que nécessitent les costumes que les ateliers de New York ont organisé une exposition spéciale. La première du genre. L’occasion pour les visiteurs de voir la magie de plus près. « Ça change notre vision de pouvoir regarder ces détails et rencontrer les gens qui fabriquent ces costumes et voir à quel point ils sont passionnés. » « C’est incroyable tout le travail qu’il y a derrière ces costumes, c’est époustouflant ! » Maintenant que les spectacles sont de retour, les ateliers de costumes espèrent pouvoir dépasser les difficultés financières que la crise sanitaire a provoquées. En 2020, ils ont perdu plus de 26 millions de dollars de chiffre d’affaires.