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L’obligation vaccinale pour les professions de santé est entrée en vigueur mercredi 15 septembre 2021 en France. Cette mesure a donné lieu à quelques coups d’éclat dans les milieux les plus réfractaires à la vaccination, montés en épingle sur les réseaux sociaux. Le mouvement est minoritaire mais de plus en plus radical. Ils portent parfois la blouse bleue, sont dans la rue, devant les portes d’un hôpital ou du bâtiment de l’autorité régionale de santé. La scène est destinée à être relayée massivement sur les réseaux sociaux. On les voit en photo et en vidéo, un papier en main auquel ils mettent le feu avant de le jeter dans un brasier. Ce sont des soignants qui brûlent leurs diplômes, nous dit-on sur Twitter, Facebook, Instagram etc… Parce que sans vaccin, depuis ce mercredi 15 septembre, ils ne sont plus autorisés à exercer. Sur les réseaux, on parle démission, suspension, et l’on invoque la « liberté vaccinale ». Dans plusieurs villes de France on assiste à des sit-in devant l’hôpital ou l’autorité régionale de santé, des manifestations contre ce qui est présenté comme une « dictature sanitaire ». Au moment où les hôpitaux sont encore sous tension, on compterait plusieurs milliers de démissions et suspensions de personnel. Mésinformation sur les effets secondaires du vaccin Il y a chez certains d’entre eux, un sentiment de peur face à la vaccination contre le Covid-19, des craintes nourries par la mésinformation sur les effets supposés des vaccins. De nombreuses publications virales citent les données américaines du VAERS, le système de déclaration des effets indésirables, pour en arriver à des conclusions totalement infondées. Les vaccins seraient responsables de la mort de près de 14 000 personnes rien qu’aux États-Unis. Ce qui est absolument faux. Les effets secondaires existent mais ils sont largement amplifiés sur internet. Interprétations erronées des chiffres En fait le système de déclaration du VAERS est tellement ouvert qu’il est invérifiable. Les gens peuvent déclarer ce qu’ils veulent, et d’ailleurs la base de données ne prétend pas fournir l’explication des effets dénoncés. Elle comptabilise les décès de gens dont on ne sait pas ce qui a provoqué la mort. Le fait est que les cas de comorbidité sont surreprésentés chez les gens vaccinés. Puisque partout, il a été décidé de vacciner les plus fragiles en priorité. Donc, plus le nombre de vaccinés augmente, plus le nombre de morts après le vaccin augmente lui aussi, qu’il s’agisse de populations âgées ou malades. Il n’y a là aucun lien de cause à effet, comme tentent de le faire croire un certain nombre de conspirationnistes patentés. Le CDC, Centre de prévention et de contrôle des maladies publie une mise en garde quant à l’interprétation de ces données, et affirme clairement que tout lien de causalité entre les événements déclarés et la vaccination reste à établir. L’infox, carburant des pièges à clic Ce type de manipulation des chiffres est notamment diffusé sur les sites explicitement « antivax », mais pas seulement. Il y aussi des sites créés spécifiquement pour faire du clic avec des infox aussi choquantes qu’invérifiées. On citera l’exemple de France Media Numérique qui diffuse les infox à la chaîne, entrecoupées d’annonces publicitaires. L’objectif est d’attiser la peur sur les réseaux -notamment en manipulant les chiffres- pour faire de l’audience et donc de l’argent. C’est ainsi qu’une partie des internautes se trouvent pris au piège d’un narratif déconnecté du réel, un récit fictif qui engendre des prises de position radicales.