Le monde en questions - Vingt ans après les attentats de 2001, les États-Unis sont-il affaiblis?

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L’Amérique commémore en ce moment les attentats du World Trade Center, attaques terroristes les plus meurtrières de l’histoire. La question que l’on se pose est la suivante : 20 ans après les attentats du 11 septembre 2001, peut-on parler d’un recul de l’influence occidentale dans le monde - notamment celle des États-Unis ?   Il y a depuis ces attentats un recul incontestable de l’influence exercée par l’Occident sur les affaires du monde. Même si bien sûr, ce n’est pas le seul événement explicatif de cette évolution. D’autres phénomènes, comme la montée en puissance de la Chine et dans une moindre mesure, de la Russie, ont contribué à cette modification des rapports de force internationaux.   Mais les attentats de 2001 restent un marqueur important de la fin d’une décennie glorieuse pour les États-Unis et leurs alliés occidentaux. La chute de l’Union Soviétique en 1991, et donc du grand modèle alternatif à la démocratie libérale, avait donné le sentiment d’une victoire sans appel de l’Occident, rangé derrière ce que certains ont appelé « l’hyper-puissance américaine ».   Les attentats du World Trade Center ont tout changé   En-soi déjà, le mode opératoire de ces attentats a profondément marqué les États-Unis - qui pour la première fois de leur histoire, étaient attaqués directement sur leur propre territoire. Et de manière spectaculaire, provocatrice et meurtrière.   La cible choisie était aussi destinée à frapper les esprits : les deux tours jumelles qui dans le sud de Manhattan, dans le quartier financier de New York, symbolisaient la toute-puissance capitaliste du pays.   Réaction américaine Profondément blessés dans leur orgueil, la réaction des États-Unis fut celle de l’intervention en Afghanistan, où à la tête d’une coalition internationale, les Américains sont allés déloger les talibans du pouvoir car ils refusaient de livrer Oussama Ben Laden, le concepteur des attentats. Mais l’hubris américaine ensuite, se déchaîna sur l’Irak de Saddam Hussein qui pour le coup n’avait rien à voir dans l’affaire, au prix d’un mensonge éhonté sur les armes de destruction massive. Et c’est là que se situe l’une des principales erreurs de l’administration Bush de l’époque : riposter en Afghanistan oui, mais il ne fallait pas rester trop longtemps alors qu’au final cet guerre a duré 20 ans. Vouloir exporter de force la démocratie en Irak, et aussi satisfaire quelques lobbys économiques et militaires, ne fut qu'une surréaction qui eut des conséquences multiples. L’image des États-Unis, de ses soldats torturant des irakiens dans la prison d’Abou Ghraib, fut sérieusement abîmée, la dissolution de l’armée irakienne par le gouverneur Bremer lança les officiers irakiens dans les bras de l’organisation État islamique.   Au final, les Américains ne savaient plus comment gérer ces situations chaotiques. Alors ils se sont retirés, d’abord d’Irak, puis tout récemment et dans la douleur de l’Afghanistan.   Influence en baisse donc, mais attention pas en berne. Les États-Unis demeurent aujourd’hui une formidable puissance politique militaire, qui se recentre sur elle-même et définit de nouvelles priorités stratégiques – contre le terrorisme ou vis-à-vis de la Chine. Ils ne sont plus l’unique super-puissance ? Peut-être qu’au fond ce n’est pas une si mauvaise nouvelle.