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Le Pays du Cèdre est au bord de l’effondrement politique et social alors qu’approchent les commémorations du premier anniversaire de l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août dernier. Existe-t-il une solution à cette dramatique impasse ? Au Liban, plus personnes ne croit plus vraiment à une sortie de crise, tant celle-ci s'apparente à un puits sans fond. Un gouffre politique, social et économique au bord duquel une classe politique cynique et affairiste observe sans bouger la population se débattre du soir au matin pour sa survie. La livre libanaise est presque devenue une monnaie virtuelle tant sa dégringolade est brutale, il n’y a plus désormais que deux heures d’électricité par jour à Beyrouth. Les rues du pays sont paralysées par les interminables files d’attente pour obtenir quelques litres d’essence et la moitié du pays vit sous le seuil de pauvreté. De plus en plus de boat people libanais tentent leur chance en fuyant par la mer depuis la zone côtière de Tripoli. Sur le plan politique, le renoncement jeudi soir du Premier ministre désigné Saad Hariri ne va rien arranger. Les dirigeants libanais sont incapables de se mettre d’accord, alors que l’aide financière internationale est conditionnée à la formation d’un gouvernement. Et personne ici ne croyait vraiment non plus aux chances de réussite de l’ancien Premier ministre Hariri, déjà poussé à la démission par la rue en 2019. Son départ après des mois de tractations a pourtant généré des violences jeudi soir à Beyrouth et dans plusieurs villes du pays, ainsi que ce commentaire, lapidaire de Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française : « L'autodestruction cynique qui est en cours vient d’enregistrer un nouvel épisode… » C’est dans ce contexte que se préparent les premières commémorations de la tragédie du port de Beyrouth. Le 4 août prochain, un peu après 18h, le Liban va rendre hommage aux 200 victimes et aux 1 500 blessés de la tragédie de l’an dernier. À la fois symptôme et conséquence effroyables du chaos libanais, l’explosion du port et la dévastation d’une partie de la capitale restent toujours un mystère, un crime impuni, l’enquête étant toujours au point mort. Le Liban, à bout de force, est ainsi privé d’un processus de deuil pourtant si nécessaire…