Le chasseur de dragon : allégorie du soi impérieux

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Pour une éthique du perfectionnement (version vidéo)

Society & Culture


« Il était une fois un chasseur de serpent qui partit dans la montagne dans le but d’attraper le serpent le plus gros qu’il pouvait… ». C’est par le biais d’un court récit de Rûmi, poète mystique persan du XVIIIe siècle, que Leili Anvar, traductrice et spécialiste de la littérature mystique, introduit ici la notion de soi impérieux. Le soi impérieux est un concept central dans la philosophie d’Ostad Elahi. Il est cette production de la psyché humaine à l’origine de pulsions qui s’élèvent systématiquement et insidieusement contre toute pensée éthique juste et contre laquelle il nous faut lutter inlassablement pour assurer notre perfectionnement spirituel. En analysant cette anecdote, en mettant en lumière sa portée morale et spirituelle, Leili Anvar nous rappelle la puissance de ce « dragon rugissant comme un lion » qui, alors même qu’on le croyait assoupi, peut ne faire de notre âme qu’une bouchée… Mais au-delà d’une simple description des manifestations du soi impérieux, son propos vise surtout à souligner la manière dont les spiritualités du passé envisageaient sa maîtrise : une stratégie d’évitement, qui consistait à s’éloigner de toute sollicitation par un retrait total de la société. Elle annonce ainsi l’une des caractéristiques de la spiritualité d’Ostad Elahi, qui, à l’anesthésie du soi impérieux, préfère le combat au corps à corps. http://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/le-chasseur-de-dragon-allegorie-du-soi-imperieux/