Journal d'Haïti et des Amériques - Nouvelle journée de mobilisation en Équateur

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«Nous allons poursuivre pour le deuxième jour la mobilisation et la résistance au niveau national», a déclaré mardi soir (26 octobre 2021) Leonidas Isa, président de la Confédération des nationalités indigènes, au terme d'une journée de manifestations, les plus importantes depuis l'arrivée au pouvoir du président conservateur Guillermo Lasso, voilà cinq mois. La journée du 26 octobre 2021 a été marquée par des barrages routiers dans plusieurs provinces et le défilé à Quito de quelques milliers de personnes --syndicalistes, indigènes et étudiants-- malgré l'état d'urgence décrété le 18 octobre, pour lutter contre l'insécurité et le trafic de drogue. Des heurts ont opposé, en fin de journée, près de la présidence à Quito, quelques dizaines de manifestants qui ont lancé des pierres à des policiers, déployés en nombre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. La police a également fait usage de lacrymogènes pour disperser des manifestants bloquant des routes en périphérie.   Assassinat de Jovenel Moïse: «il va falloir que ça bouge», estime son fils Il s’attend à ce que l’enquête soit longue, mais Joverlin Moïse est déterminé à mener cette bataille. Le fils du président haïtien assassiné vient de déposer plainte pour faire pression sur l’institution judiciaire de son pays, dans l’espoir de relancer les investigations au point mort. En juillet 2021, Joverlin Moïse se trouvait en Haïti, à quinze minutes de la résidence où son père a été assassiné. Aujourd’hui, cet homme, qui vit au Québec depuis 9 ans, dit n’avoir aucune ambition politique, mais être à la recherche de la vérité pour faire son deuil. La plainte que le fils du défunt chef d’État vient de déposer devant le Tribunal de première instance de Port-au-Prince a aussi pour but de relancer l’enquête. « Pour bousculer le système judiciaire », explique Joverlin Moise, « il va falloir que ça bouge », insiste-t-il, sans exclure la possibilité de se tourner vers la justice internationale.   Haïti toujours paralysé À en croire les publications sur Twitter ce matin (27 octobre 2021), les rues à Port-au-Prince et les principales villes de province restent désertes. Les gangs armés bloquent l’accès aux terminaux pétroliers, rappelle l’agence Alterpresse. Les générateurs qui produisent le gros de l'électricité du pays, sont à sec. Les hôpitaux doivent réduire leurs services, les commerces et écoles sont fermés, les médias obligés de limiter leur diffusion et la principale compagnie de téléphonie mobile, Digicel, se trouve également affectée : de ces 1 500 points relais, plus de 400 ne sont plus opérationnels. Des pénuries qui perturbent aussi la diffusion de RFI dans le pays, nous obligeant à couper notre émetteur de Port-au-Prince, une grande partie de la nuit. ​​​​ Otoniel, arrestation ou reddition ? En Colombie, l'arrestation du chef du Clan del Golfo, le groupe criminel le plus puissant du pays, est une aubaine pour le gouvernement du président Ivan Duque en perte de vitesse dans les sondages. Ce coup porté à Dairo Antonio Usuga alias Otoniel, dont le Clan del Golfo, qui est composé d'anciens paramilitaires, contrôle une grande partie du trafic de drogue et un tiers des municipalités du pays, redore le blason de la droite au pouvoir, à quelques mois des élections en mai 2022. Mais, plusieurs questions se posent sur l'arrestation d'Otoniel et sur son extradition réclamée par les États-Unis.