Journal d'Haïti et des Amériques - Au Nicaragua, des élections sans opposition

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Les électeurs se rendront aux urnes, le dimanche 7 novembre 2021, au Nicaragua. Le président Daniel Ortega brigue un 4e mandat, avec son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo. Il s'agit des premières élections générales du pays depuis le grand mouvement social de 2018 contre le gouvernement Ortega, dont la répression avait fait plus de 300 morts. L’opposition y est totalement muselée. Depuis 3 ans, les voix critiques ont peu à peu été réduites au silence et tous les adversaires potentiels du couple présidentiel ont été arrêtés, ou ont fui le pays. La plupart de ces exilés vivent aujourd’hui au Costa Rica. La pression s’est accentuée, depuis le mois de mai 2021, avec la fermeture de grands journaux, l’incarcération de leur directeur et la fuite souvent au Costa Rica de dizaines de journalistes. « Nous n’allons pas rentrer demain. Mais nous avons l’espoir que si nous continuons à lutter, à faire notre travail, un changement est possible », déclare à RFI Abigail Hernandez, la directrice du média en ligne Galeria News, en exil au Costa Rica. Ce dimanche 7 novembre 2021, seuls cinq partis figureront sur les bulletins de vote aux côtés du parti sandiniste d’Ortega. Des partis accusés par les principaux groupes de l’opposition d’être des coquilles vides liées au parti au pouvoir. Les candidats sont d’ailleurs quasi-inconnus. La répression de toute forme d’opposition pourrait bien se retourner contre le couple Ortega au pouvoir, selon l’économiste et ancien député Enrique Saenz : « En incarcérant des leaders sociaux, politiques, économiques, ce gouvernement a créé dans les prisons un incubateur à leadership. Tous ceux qui sont en prison souffrent, mais ils gagnent aussi une légitimité politique et morale qu’ils n’avaient pas tous auparavant ». Lui aussi vit en exil à San José. La réélection de Daniel Ortega ne fait aucun doute ; l’opposition en exil appelle à l’abstention.   Les Yanomami du Brésil ne croient pas en la COP26 La première semaine de la COP26 s’achève à Glasgow, marquée par de nombreuses promesses et engagements des dirigeants mondiaux. Des paroles auxquelles ne croient plus les peuples autochtones du Brésil. Par la voix du chef Yanomami Davi Kopenawa, ils font part, à RFI, de leur déception : « il y a dix ans déjà, on parlait du réchauffement climatique et ils n’ont rien résolu. Maintenant non plus, ils ne vont rien résoudre». Ce dernier vit dans la région du Roraima au nord du Brésil, à la frontière du Venezuela, mais ses territoires sont de plus en plus convoités et pollués notamment par les chercheurs d’or. « Tout est déjà pollué, à cause de forêts qui brûlent, de la destruction de la terre à la recherche de minéraux. Cette pollution n’a fait qu’augmenter, elle a attaqué notre mère nourricière, la Terre. Il est trop tard ».