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Confronté aux conflits en Somalie, en Bosnie, au Proche-Orient, et au Rwanda, le secrétaire général de l’ONU Boutros Boutros-Ghali mesure en cette fin d’année 1995 l’ampleur de son impuissance à reformer l’hydre onusienne qu’il dirige. Son agenda pour la paix dans lequel il préconisait une diplomatie préventive n’est pas parvenu à éviter les massacres, et ces échecs vont faire de lui le bouc émissaire de Washington. Malgré le soutien des 53 pays africains et celui de membres permanents du Conseil de sécurité comme la Chine, les États-Unis ont décidé d’en finir avec ce diplomate peu arrangeant. À 74 ans, Boutros Boutros-Ghali quitte à regret le poste de secrétaire général de l’ONU après seulement un mandat. Le 1er janvier 1997, le Ghanéen Kofi Annan prête serment et devient le premier Subsaharien à la tête de l’ONU. Avec la même ambition de réformer l’organisation, aura-t-il davantage de marge de manœuvre que son prédécesseur ? Avec le témoignage de Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre mauritanien des Affaires étrangères et ami de Kofi Annan.