À la Une : la reculade de la Cédéao face au Faso

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Revue de presse Afrique

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Le Burkina Faso échappe à de nouvelles sanctions de la Cédéao. Réunis en présentiel au Ghana, à Accra, la capitale pour évoquer essentiellement le coup d'État survenu au Faso, les chefs de la Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest ont décidé de ne rien décider de nouveau en fait de sanctions contre les autorités ouagalaises. Et la presse burkinabè respire. La Cédéao a « écouté la voix des populations burkinabè, mais aussi celle de tous ces politiciens experts en retournement de vestes qui, subitement ont changé de bord, découvrant maintenant que le peuple souffrait pendant qu’ils se remplissaient les poches », applaudit ainsi Wakat Sera. Ce faisant, « pouvait-elle agir autrement, elle qui cherche à se redonner une crédibilité perdue dans sa politique de l’autruche sur l’incurie de certains chefs de l’État des pays membres qui, en plus de faire subir le martyre à leurs peuples, s’ouvre royalement un boulevard vers la présidence à vie, par les troisièmes mandats ? », remarque ce quotidien ouagalais, en se demandant également si cette organisation sous-régionale est ou non en train de devenir « la Cédéao des peuples ». Depuis Ouagadougou, également, L’Observateur Paalga pousse, certes, un « ouf de soulagement ». Mais « pour combien de temps ? », se demande-t-il. Car au Faso aussi, la Cédéao demande de « définir un chronogramme raisonnable de sortie de crise et d’un retour à un ordre constitutionnel normal par des élections ». Alors ? Alors « Damiba franchira-t-il le Rubicon d’une transition élastique à la malienne ou jouera-t-il à cache-cache avec la Cédéao ? », s’interroge L’Observateur Paalga. Justement, enchérit Le Pays, cette indulgence de la Cédéao vis-à-vis du pays des Hommes intègres « ne doit pas être prise comme un blanc-seing ». À l’inverse, complète ce quotidien ouagalais, « la Cédéao, pour autant qu’elle ne veuille pas s’aliéner le soutien des peuples de ses pays membres, doit travailler à redorer son blason, et cela dans les meilleurs délais. Cela consiste pour elle, en plus du principe qui veut qu’elle condamne les coups d’État militaires, à se montrer intraitable aussi vis-à-vis des coups d’État constitutionnels », cravache Le Pays. Le printemps des peuples ouest-africains Au Niger également, ce dernier en date des sommets de la Cédéao alimente les commentaires de la presse locale. Témoin Mourya La Voix du Niger. « À la vérité, estime ce quotidien nigérien, plus que ces examens de putschs au cas par cas, des coups d’État qui pourraient bien se multiplier, plus que ce saupoudrage de la Cédéao, c’est aussi peut-être les textes mêmes de l’organisation qu’il faudra revoir de fond en comble. Au lieu de condamner sans rémission les coups d’État, solution inopérante, il faudra introduire la limitation des mandats présidentiels à 2 ou 3, interdire les tripatouillages constitutionnels par les satrapes. Et enfin intégrer le changement copernicien qui s’est opéré ces dernières années, à savoir cette jeunesse majoritaire, de l’espace CEDEAO qui rêve d’autre chose que de ces politiques à la petite semaine, et qui sont prêts à tout si leurs besoins ne sont pas pris en compte. Ainsi la Cédéao des peuples qu’appellent de tous leurs vœux sinon de leur colère ces Jean-Valjean modernes, sera une réalité », prévient dans un style volontiers fleuri, Mourya La Voix du Niger. Les Lions domptés Le Cameroun est éliminé de sa CAN ! À l’issue d’une éprouvante séance de tirs au but, les « Lions indomptables » ont été domptés par les Pharaons égyptiens en demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations. Capitaine du onze camerounais, Vincent Aboubakar a parlé d’une « faille individuelle » chez les « Lions », avec des joueurs qui ont voulu « briller seuls, sans penser au collectif », rapporte le site Camfoot. « Apocalyptique », que cette séance de tirs aux buts à l’issue de laquelle les « Pharaons » ont décroché « le scalp du pays hôte », pointe, en France, le journal L’Équipe. Et le terrain « en piteux état » n’explique pas tout, souligne le quotidien sportif français, car les Égyptiens ont donné « une leçon de réalisme », et le Cameroun « ne méritait pas mieux, étant donné la médiocrité de sa performance », estime le confrère Hervé Penot, les « Lions » ayant « en fait, joué trente minutes (…) avant de s’éteindre ». C’est un « échec retentissant pour le Cameroun », bucheronne L’Équipe.