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Les communiqués victorieux de l’état-major malien se suivent et se ressemblent ces derniers jours et sont largement relayés par la presse. « Montée en puissance des FAMa (les Forces armées maliennes) : l’armée cumule les victoires sur l’ennemi », s’exclame ainsi Info-Matin à Bamako. « Dans leur mission régalienne, les FAMa ont le moral au top, d’où leur montée en puissance et leur abnégation dans la traque contre les terroristes un peu partout sur le territoire national, poursuit Info-Matin. Elles sont galvanisées en cela par les nouveaux matériels et équipements acquis dernièrement par les autorités de la Transition. En moins de deux mois, les FAMa, grâce aux nouveaux partenariats dynamiques, ne cessent de susciter l’espoir auprès de la population malienne avec tant de victoire et tant de succès sur la horde terroriste et autres bandits de grand chemin à leur actif ! » « Montée en puissance des FAMa : Les Maliens fiers de leur armée », renchérit Le Combat. « La dynamique offensive de recherche et de destruction des sanctuaires terroristes se poursuit dans le cadre du plan Maliko et de l’opération Kélétigui », précise pour sa part L’Essor qui cite plusieurs opérations majeures dans le centre et l’est du pays. Opérations humanitaires dans le nord Du coup, pointe Sahel Tribune, conséquence de ces succès militaires, les activités humanitaires ont repris à Ménaka, dans le nord du pays. « Une délégation de la présidence malienne de la transition est venue porter assistance, mercredi dernier, à 400 ménages démunis de la région, précise le journal. Le président Goïta a fait envoyer 400 kits alimentaires, composés de 50 kg de riz, 50 kg de mil, 25 kg de sucre et 20 litres d’huile. Il y a encore quelques mois, on croyait impossible la tenue d’une telle opération humanitaire dans cette ville en raison de la recrudescence de l’insécurité. » Bref, pour les autorités maliennes relayées par la presse, tout va pour le mieux… Barkhane : 40 terroristes mis hors d’état de nuire Pour leur part, les militaires de l’opération Barkhane ne sont pas en reste… « La foudre de Barkhane tombe sur 40 terroristes à la frontière du Burkina Faso et du Bénin ! », lance WakatSéra à Ouagadougou. Après les récentes attaques terroristes dans le parc W qui ont fait 9 morts, « les combattants des forces du mal ont été neutralisés, jeudi, par les éléments de la Force française, alertés par leurs "partenaires" béninois et burkinabè. 40 terroristes ont donc été mis hors d’état de nuire et un pick-up et plus d’une dizaine de motos détruits. Le bilan est sans équivoque. Cette battue fructueuse constitue la preuve palpable, estime WakatSéra, du partenariat gagnant et porteur entre les armées locales et les forces militaires étrangères, dont Barkhane, dans la lutte de longue haleine contre cette nébuleuse qui endeuille, au quotidien, et massivement, les Forces de défense et de sécurité et les populations civiles. » « C’est un grand baume au cœur, renchérit Aujourd’hui, pour les populations burkinabè et béninoises et pas seulement, surtout à l’heure où enfle la polémique sur la présence des soldats français au Sahel. » D’ailleurs, poursuit le quotidien burkinabè, « nul doute que le sommet Union européenne-Union africaine de Bruxelles prévu en fin de semaine, sous présidence européenne française, sera l’occasion d’évoquer le dossier coopération militaire au Sahel et plus spécifiquement au Mali. D’aucuns estiment que ce conclave UE-UA dans la capitale belge pourrait signer l’arrêt des activités de Barkhane et de Takuba au Mali, mais pas au Sahel… L’UE est en effet outrée par le coup d’État au Mali, le renvoi des militaires danois et celui de l’ambassadeur français. L’UE qui est alignée sur la posture française. » Repli ? Redéploiement ? Justement, s’interroge Le Monde Afrique, « Repli ? Redéploiement ? Une direction doit être indiquée, probablement lors de ce sommet Union africaine-Union européenne, car le statu quo n’est pas une option. » En effet, « la junte malienne cultive l’ambiguïté, pointe Le Monde Afrique, elle reproche à Paris de l’"abandonner en plein vol" en réduisant les effectifs de l’opération Barkhane, tout en donnant des signes d’hostilité de plus en plus nets vis-à-vis de la France. Quant aux Russes, ils veulent à la fois prendre pied au Mali, protéger la junte en échange de contrats miniers, et piéger Emmanuel Macron. Avec, pour l’heure, deux premiers résultats irréfutables : le Mali s’est imposé dans les débats de la présidentielle française et Paris ne peut plus remettre les décisions difficiles à l’après-élection. »