À la Une: la tentative de coup d’Etat en Guinée-Bissau

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Revue de presse Afrique

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« Emballo échappe au virus des colonels », lance WalfQuotidien à Dakar. En effet, « Umaro Sissoco Emballo l’a échappé belle, hier, à Bissau, pointe le quotidien sénégalais. Des militaires ont failli renverser son pouvoir. Le président de la Guinée Bissau affirme qu’il a été entre deux feux pendant cinq heures, ayant fait de nombreux morts. (…) Il a donc eu plus de chance que Roch Marc Christian Kaboré du Burkina, Alpha Condé de la Guinée et Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, tous renversés par des militaires en l’espace de deux ans en Afrique de l’Ouest. (…) Après avoir remercié Dieu, Umaro Sissoco Emballo a salué la bravoure des forces de défense et de sécurité bissau-guinéennes pour avoir pu empêcher le coup d’État. » Trafic de drogue et corruption… « Un anniversaire trop emballé pour Emballo ! », ironise WakatSéra () à Ouagadougou. « Arrivé au pouvoir le 27 février 2020, le président bissau-guinéen s’est vu offrir un cadeau d’anniversaire dont il se serait passé volontiers. Le gâteau a été non pas allumé mais enflammé par des tirs à l’arme lourde qui ont arrosé le palais du gouvernement où le maître de Bissau était en plein conseil des ministres. L’occasion était donc bien choisie par les assaillants qui en voulaient à un fauteuil présidentiel qui n’a jamais été stable. » En effet, relève le site ouagalais, « en plus des coups de force aboutis, au moins quatre depuis la souveraineté internationale arrachée au Portugal, ce pays de près de deux millions d’habitants, bordé par le Sénégal et la Guinée, est une véritable plaque tournante de la drogue et est toujours embourbé dans la gadoue de la corruption généralisée. » Rivalités au sommet de l’État… Justement, pointe Aujourd’hui, toujours au Burkina, « nombreux sont ceux qui se demandent si c’est la croisade du président contre les trafiquants de drogue qui lui vaut ce coup pendable. À moins que ce ne soit carrément une volonté des soldats de vouloir régenter la sous-région. Alors, il faudra chanter le requiem de nos démocraties même imparfaites. En tout cas, le miraculé Emballo, après cette chaude journée, a pris la parole, pour montrer qu’il avait échappé au putsch, qu’il était bien vivant et qu’il avait surtout la situation en main. » L’Observateur Paalga a sa petite idée sur l’origine de ce coup de force… « Ce crépitement d’armes qui s’est fait entendre intervient quelques jours seulement après un remaniement ministériel décidé par le président, remaniement d’abord contesté par le parti du chef du gouvernement, mais ensuite approuvé. Manifestement les nuages annonciateurs d’orages politiques qui s’amoncelaient sur les deux têtes de l’exécutif ne se sont pas pour autant dissipés. La fracture entre les deux s’était notamment accentuée, précise L’Observateur Paalga, avec l’affaire de l’Airbus A340 qui aurait atterri à l’aéroport de Bissau de façon illégale en provenance de la Gambie avec à son bord un chargement suspect (dixit le Premier ministre), et ce avec l’autorisation de la présidence. La suspicion s’était donc installée au sommet de l’État, et ce qui est arrivé en ce premier jour de février n’en est sans doute que la résultante. Et on voit mal comment la situation pourrait s’arranger. » Pas une solution… En tout cas, « l’échec de coup d’État en Guinée Bissau, on n’a pas à s’en plaindre, s’exclame pour sa part Ledjely en Guinée. Il en va de la survie de la région. Car cette vague de coups d’État, si elle rencontre une certaine adhésion de la part des opinions publiques, n’est pourtant pas une solution. Au contraire, en lieu et place de la refondation que les gens nous promettent à Bamako, Conakry et Ouagadougou, on risque de déboucher sur une véritable destruction des maigres acquis dont nous pouvions nous vanter. Avec ces coups d’Etat, le remède pourrait être plus nocif que le mal qu’il est censé soigner. Bien sûr, quelques adeptes de l’anarchie et des mécontents de la gouvernance actuelle dans nos pays continuent à prier pour la chute de tous les présidents de la sous-région. Dans le meilleur des cas, ils sont naïfs. Alors que dans le pire des cas, les intéressés font montre d’un cynisme sans pareil. »