À la Une: la Cédéao va-t-elle tirer sur l’ambulance burkinabè ?

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Revue de presse Afrique

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Cinq jours après le coup d’État militaire au Burkina Faso, la Cédéao tient un sommet virtuel extraordinaire pour décider la couleur du carton qu’elle va infliger aux mutins de Ouagadougou. Dans la presse locale, c’est à qui plaidera le plus en invitant la Cédéao à la pondération. « Il faut savoir raison garder, adjure ainsi le journal Le Pays (…) attention à ne pas tirer sur l’ambulance ! Car, au-delà du coup d’État (…) le Burkina Faso est malade aussi d’une double crise sécuritaire et sanitaire qui n’est pas loin de le mettre à genoux ». Attention souligne Le Pays, « il n’est dans l’intérêt d’aucune partie d’aller à un éventuel bras de fer qui conduirait à un isolement économique et diplomatique du pays. Quant à la Cédéao, elle ne gagnerait rien à jeter de l’huile sur le feu au Burkina au risque de continuer à creuser le fossé de la méfiance entre elle et des populations qui ont déjà suffisamment de griefs contre elle pour ses prises de position parfois jugées inconséquentes », pointe encore Le Pays. N’écrivant pas autre chose, son confrère L’Observateur Paalga soupire. « Hélas, ils ne sont pas nombreux au Burkina ni ailleurs ceux qui parieraient un kopek que, pour une fois, la Cédéao fera mentir ses détracteurs, qui l’assimilent à un syndicat des chefs d’État, en ne sanctionnant pas le Burkina pour ce que plus d’un appelle "un coup d’État salvateur", énonce cet autre grand quotidien ouagalais. La preuve, outre le soutien populaire, il se dessine un large consensus de la classe politique qui donne à espérer une réconciliation nationale », souligne donc L’Observateur Paalga. Carton jaune ou carton rouge de la Cédéao contre le Faso ? Quel pourrait être le niveau des sanctions qui seront prises par la Cédéao contre la junte burkinabè ? C’est justement que se demande Wakat Sera. « Tarif minimum ou sanctions à la Goïta pour le Burkina ? ». Reprenant à son compte l’image bien connue du tir sur ambulance, ce quotidien burkinabè anticipe. Ce qui est certain est que « le Burkina sera suspendu des instances de l’organisation, et des mesures ciblées seront peut-être prises à l’encontre des putschistes, avec injonction de libérer le président déchu et démissionnaire, de mettre en place une transition civile ou militaro civile, qui aura pour tâche d’organiser des élections dans 6 mois, pour le retour à l’ordre constitutionnel. Et tutti quanti », égrène Wakat Sera, comme on lit un catalogue sans surprises, que ce journal, à son tour, ne manque pas de mettre en miroir du « soutien populaire » recueilli par les mutins de Ouagadougou. Soro la menace Après ceux survenus au Mali et en Guinée, le coup d’État militaire au Burkina Faso amène aussi à s’interroger sur un éventuel effet domino dans la région. « Faut-il craindre l’effet de contagion ?, se demandait ainsi ces dernières heures Fraternité Matin. Sans doute que certains en rêvent dans des pays voisins du Burkina Faso en fumant un cigare, et surtout, en comptant sur un certain petit gros pour le faire », formulait le quotidien gouvernemental ivoirien. « Petit gros » ? Ce matin, Le Nouveau Réveil traduit. Par cette méprisante formule, il faut entendre l’ex-chef rebelle Guillaume Soro. Et ce quotidien proche du PDCI de l’ex-président Bédié ironise : « Quand "l’ombre du Petit Gros" est vue partout ». Infirmerie émiratie pour Alpha Condé Des nouvelles d’Alpha Condé renversé par un coup d’État militaire. L’ex-président guinéen est à Abu Dhabi. Selon Jeune Afrique, qui révèle cette information, Alpha Condé y serait « sous étroite surveillance ».  En soin dans une clinique, « privé de ses téléphones », Alpha Condé y vivrait « vingt-quatre heures sur vingt-quatre sous bonne garde des services de sécurité émiratis ». Jeune Afrique signale que son séjour en clinique s’achèvera la semaine prochaine, après quoi l’ex-président guinéen, devrait « poursuivre sa convalescence dans une villa réservée aux hôtes de marque ».