News
Tout d’abord, s’interroge WakatSéra, « après son éviction du pouvoir, qu’est devenu le désormais ancien président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré ? La question brûle les lèvres, et sur le sujet, courent les rumeurs les plus folles et les plus saugrenues. Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration et son président, le colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, (…) ont, en tout cas, rassuré l’opinion nationale et internationale. "Les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues dans un lieu sûr dans le respect de leur dignité", a déclaré la junte au pouvoir. » On n’en sait pas plus pour l’instant… Et maintenant ? Autre question et non des moindres : « et maintenant ? », lance Le Faso.net qui déroule une cascade d’interrogations… « Toute l’armée suit-elle le mouvement ? Qu’est-ce que la junte fera des officiers supérieurs qui travaillaient avec le pouvoir MPP ? Que fera-t-elle de ceux qui sont arrêtés et qui sont en jugement ? Le procès Sankara reprendra-t-il ? Quelles solutions le nouveau pouvoir va-t-il apporter à cette incapacité des militaires à vaincre ? Avec qui la junte va-t-elle diriger le pays ? » « Et maintenant, on fait quoi ? », renchérit L’Observateur Paalga. « Quel sera le visage du nouvel exécutif et la durée de la transition ouverte par l’avènement du MPSR. Six mois ? Un an ? Un quinquennat franc comme Assimi Goïta le réclame au Mali ? Un premier ministre civil ou en treillis ? Et avec quelle frange de la classe politique et des organisations de la société civile vont-ils gouverner (…) ? Ce sont là autant de questions dont les réponses, qu’on espère imminentes, permettront de voir clairement la direction que les putschistes entendent prendre. » Première urgence : s’attaquer à l’insécurité En tout cas, « au front maintenant ! », lance le quotidien Le Pays en direction des militaires putschistes. « La première des urgences, c’est de s’attaquer au mal qui a causé la chute de Roch Marc Christian Kaboré, à savoir : l’insécurité. Maintenant que toutes les décisions reviennent aux militaires, ils ne peuvent plus avoir l’excuse du manque de moyens pour mettre fin au péril jihadiste et restaurer le Burkina Faso dans ses limites territoriales. On fonde l’espoir donc de voir, dans un avenir très proche, pointe le quotidien ouagalais, les personnes déplacées retrouver leurs villages respectifs et renouer avec leurs activités. Dans la même veine, on attend que l’administration de l’État se redéploie sur tout le territoire national afin d’assurer aux populations les services sociaux de base. La seconde urgence est celle de renouer avec l’État de droit débarrassé de toutes les scories de la mauvaise gouvernance. » Toutefois, prévient Le Pays, « pour réussir ces chantiers gigantesques qui peuvent leur ouvrir les sentiers de l’éternité dans les cœurs des Burkinabè, Paul Henri Damiba et ses compagnons d’armes doivent, tout en travaillant à trouver le consensus entre toutes les forces vives de la Nation, éviter le piège des officines politiques et des organisations de la société civile, dont les intérêts ne vont (parfois) pas plus loin que leurs ventres. » L’intérêt suprême de la Nation comme boussole Qui plus est, prévient le quotidien Aujourd’hui, « le pouvoir enivre et, très vite, les lambris dorés de Kosyam peuvent s’avérer une tour d’ivoire. (…) Le président Damiba doit tenir bon et avoir l’intérêt suprême de la Nation comme boussole. (…) La transition doit implémenter des valeurs, créer la matrice pour un nouveau et bon départ : en l’espèce, la récupération de pans du territoire et le retour des déplacés dans leurs localités. Le rétablissement de la confiance et d’une chaine de commandement acceptée dans l’armée pourraient déjà suffire à dépêtrer le Burkina de la gadoue sécuritaire et sociale. Si on y adjoint l’éradication d’une justice instrumentalisée et l’absence de chasse aux sorcières et d’humiliation des vaincus, pas de mépris ni arrogance, et enfin la mise en place d’une ossature claire pour renouer avec l’État de droit, ce serait déjà, conclut Aujourd’hui, des signaux forts pour la renaissance d’un Burkina Faso que nous aimons tous. »